Révélation

Je voulais me lancer dans un bla-bla utopique sur à-quel-point-je-me-sens-bien quand je suis tombée sur un article, puis un blog, que je n’aurais jamais lu de moi-même. Cela justifie en soi mon abonnement à Grazia (looongue histoire pour en arriver jusque là, donc dans un prochain épisode).

Donc je lis le blog de JulietteF., puis du blog à l’origine du buzz, ou ramdam en bon français (non ce n’est pas une blague). Il se trouve qu’il fut une époque par si lointaine où je lisais parfois ce blog, Génération Berlin. Et je connais l’auteur, Manon. Parce que moi aussi, j’ai fait partie de cette génération partie prendre l’air à Berlin. Cela a l’air d’être une autre vie, mais là encore c’est une autre histoire.

Toujours est-il que, en lisant ces deux témoignages, je tombe des nues. Je suis allée au Berghain (mais pas souvent, c’est vrai), en club et dans des soirées étranges. Je suis souvent rentrée chez moi en vomissant la bière en surdose ingérée par mégarde, ou dépit, ou soif aussi. Le truc le plus violent que j’ai bu, c’est du gin -je déteste la vodka. Surtout, au grand jamais, on ne m’a proposé de drogue.

Quand j’y repense c’est presque bizarre. Comment ce fait-il qu’en tant d’années, dans un milieu de jeunes et pour certains de fêtards, je n’ai jamais vu passer ces petits sachets de comprimés ou de poudre?

Certes, je ne suis pas la fille la plus dévergondée du monde, c’est clair. Je n’aime pas étouffer de chaleur et empester la cigarette pendant trois jours. J’ai toujours travaillé, et donc presque toujours eu des obligations. Mais bon, j’ai vécu en WG avec une serveuse turque, des étudiants, des étrangers, des Berlinois… Mais jamais ça.

Mes amis étaient des gens comme moi qui faisaient leurs études, travaillaient et profitaient du dimanche pour le Flohmarkt ou des balades à vélo. Il se peut aussi que j’ai été terriblement naïve et pas voulu voir ce qui se passait, comme je n’ai aucun intérêt pour les drogues et une peur panique de perdre le contrôle de moi, j’ai certainement détourné la tête sans même y prêter attention. En y repensant, je sais même où se vendait la drogue et ai déjà croisé un dealer, mais ça m’était totalement sorti de l’esprit.

Deux choses néanmoins : premièrement, on ne m’a jamais rien proposé parce qu’il était évident que je dirais non. Je pense qu’il y a deux raisons à cela : la première, c’est que je devais donner l’apparence de quelqu’un qui n’en avait pas besoin, la seconde, c’est parce qu’on devait craindre mon jugement. Quand je vois comment certaines personnes me présentent, je comprends qu’il y a un malentendu sur ce que je dégage et ce que je ressens (et le but de toute cette démarche va être d’unifier tout cela, même si cela me semble être pour l’instant comme la quête de la physique qui réunira l’infiniment grand et la théorie quantique).

La deuxième chose que je réalise, c’est que j’ai toujours dit non a priori aux drogues par peur de perdre le contrôle de moi. C’est un deuxième effet kiss kool positif. Mais peut-être que c’est aussi un problème, et que de vouloir toujours se maîtriser n’est pas la solution. Je me demande à côté de quoi je suis passée, par crainte.

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